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Non à hausse des tarifs TER

Alors que le « projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire » a été présenté cette semaine en Conseil des ministres, le journal Le Monde a publié jeudi 14 une tribune : « Réserver le ferroviaire aux seules grandes villes ne ferait que créer de nouveaux territoires abandonnés de la République ». C’est peu dire que la défense des lignes de proximité fait consensus : en à peine deux jours, le texte avait déjà réuni la signature d'une trentaine de collectifs de voyageurs dans toute la France, dont le CUTPSA et le Collectif pour la Réouverture de la Rive Droite du Rhône aux Trains de Voyageurs, de trois des grandes centrales syndicales représentatives de cheminots (CFDT, CGT, Sud Rail), et d'élus de tous mandats et de tous bords politiques, de droite à gauche en passant par la majorité.

Alors que le gouvernement a annoncé ne pas vouloir décider la fermeture de 9000 kilomètres de lignes « depuis Paris », la tribune dénonce le risque d'un abandon caché. En transmettant la patate chaude aux régions sans leur transmettre les moyens financiers, on se retrouverait avec de nouveaux territoires abandonnés de la République. En clair, ça sera le train pour les régions les plus riches, et le tout-routier pour les autres, avec les conséquences que l'on connaît en termes de pollution, d'accidents et de congestion.

Un renouveau du ferroviaire est possible

Deux solutions existent pour l'avenir des lignes de proximité. La disparition est la solution la plus simple car elle évite de réfléchir. C'est en substance la teneur du message véhiculé par le rapport Spinetta. L'autre nécessite un peu plus d'intelligence pour la mettre en œuvre : miser, un peu, sur la maîtrise des coûts et, surtout, sur l'augmentation du trafic sur les lignes dont le potentiel est très loin d'être capté car le service offert n’est pas assez attractif. C'est pourquoi les signataires de la tribune demandent à l'État de jouer son rôle d'aménagement du territoire, en menant une politique plus volontariste en faveur du train. Celle-ci pourrait s'appuyer sur :

- le financement de la rénovation des lignes de proximité, en développant l'offre et les services, notamment la complémentarité avec le vélo, pour faire revenir de nombreux voyageurs.

- un renouveau des trains classiques de jour et de nuit, avec des liaisons transversales, régionales et internationales permettant de valoriser les lignes de proximité pour les liaisons longues distances.

- la mise en place d'une véritable fiscalité écologique pour remettre les camions sur les rails et financer la transition écologique dans les transports.

 Pour ce qui concerne notre situation en Ardèche, déjà désert ferroviaire depuis de nombreuses années, cela doit se décliner par:

-la réouverture rapide de la rive droite aux trains de voyageurs, dont un financement à hauteur de 20 M€ (10 M€ région et 10 M€ état) pour une réouverture en 2017 a été votée le 8 mai 2015 par la région dans le cadre du volet ardéchois du Contrat de Plan État-Région, et dont la région Occitanie a décidé la réouverture pour la partie gardoise dans les mois prochains.


-la perspective de réouverture de lignes pénétrantes vers Annonay, Privas, Aubenas, Vallon Pont d'Arc, comme cela avait été voté par la région Rhône-Alpes dans son Schéma Régional des Infrastructures de Transports. (En PJ une carte du projet de réseau extraite du SRIT).

-la réouverture des boutiques SNCF